Des BN à la fraise

Parce que je joue les nounous d’un jour pour dépanner une amie, me voilà qui pense au goûter des loulous que je vais garder 1 heure ou deux.

Parce que Choupette est toute contente à l’idée de voir des enfants à la maison, je l’emmène avec moi.

Parce que je veux faire simple et elle plaisir, nous choisissons des BN…. Chocolat pour les classiques, vanille pour les gourmands et fraise pour les curieux.

Et c’est en croquant dans un BN à la fraise, que soudain, tout me revient.

Au fur et à mesure que je mâche et que le parfum chimique de fraise envahit mon palais, je retrouve ces souvenirs oubliés.

Je revois nos mois d’été en caravane au fin fond de la Bretagne.

Je revois nos jeux et nos disputes, pour savoir lequel des trois aurait le droit de dormir dans la tente, les deux autres dormant dans la caravane avec les parents.

Je revois le terrain de camping sauvage, les voisins dont je prenais un malin plaisir à faire aboyer les chiens.

Je revois la tente-toilettes au bout du terrain et les araignées « plus grosses que ma main » qu’il nous fallait côtoyer quand on voulait aller aux wc.

Je revois les chauve souris qui volaient bas et près, trop près de moi quand une envie de pipi nocturne me prenait là.

Je revois nos journées à la plage du Corsen , notre peau dorée et salée  en fin de journée.

Je revois nos courses et nos fous rires à sauter et plonger dans les rouleaux de la plage du Gouerou.

Je nous revois crapahuter de rocher en rocher, à la recherche d’un trou d’eau et de quelques gobies à « péchouiller ».

Je nous revois inventant des chansons et nous moquant de Jean-Pierre, le Shérif de la cale.

Je nous revois, moi, eux, et nos jeux d’enfants.

Je nous revois, jour de lessive, aller tous ensemble au lavoir et jouer autour des femmes.

Je nous revois sur le chemin du lavoir, espérer le troupeau de vaches qui frôlerait la voiture si près qu’on pourrait les toucher.

Je nous revois faire la grimace et glousser dans la voiture, quand, après la plage, nous allions chez Tante Bidule pour « un jus » pas bon, dans un verre pas propre et un bisou piquant ; parce qu’à Tante Bidule, il fallait lui faire le bisou et que Tante Bidule, elle avait la moustache et le poil drus.

Je nous revois, tout excités, quand on savait que ce soir, c’était le soir du dîner à la crêperie.

Je nous revois enfin, au moment du goûter, à la plage ou attablés attendant la distribution des BN que Tata allait nous donner.

Parce que quand je dis nous, je parle de mes deux cousins.

Ceux avec lesquels je pense avoir fait les quatre cent coups, ceux que j’entraînais dans mes délires les plus fous, ceux qui font que mes vacances d’été sans maman qui travaillait, était des vacances comme tous les enfants en auraient rêvés et des comme j’en souhaite un jour à ma fille d’en passer.

Parce que quand je dis Tata, je parle de la sœur de ma mère ; celle qui a fait de mes étés des moments de joie et de gaieté.

Grande, mince, belle, bronzée, presque le teint buriné (parce qu’elle s’exposait au soleil toute la journée), elle était là, digne et fière, veillant sur nous, malgré tout, calme et patiente malgré nos ( souvent mes) bêtises d’enfant « attachiante » et toujours, toujours, bienveillante.

Voilà ce qui me revient soudain….quand je croque un BN à la fraise… Je me sens toute Breizh’;)

Peps’Mozer ( « Aimer, c’est se surpasser »)