Courir après l’impossible

Alors que Rahan courait après le soleil, moi je cours après l’impossible.

Je cours depuis tellement longtemps qu’aujourd’hui finalement, je m’essouffle.

Et plus que de m’essouffler, je crois simplement que je prends conscience que je poursuis une chimère, un mouton à cinq pattes, un rêve inatteignable. Je le sais, je le sens, je suis sur le point d’abandonner.

Mais de quoi parle-t-elle en cette veille de Noël ? Je parle d’une notion essentielle : la Famille !

Dans Famille, il y a celle que l’on subit, celle que l’on choisit, celle que l’on construit et c’est bien de cette dernière qu’il s’agit.

Dans mes rêves d’enfants, il y avait un papa, une maman et des enfants.

Dans mes rêves d’ado, il n’y avait surtout ni mari, ni enfants, sans doute marquée et abîmée par un divorce précoce de mes parents et une absence de fratrie.

Dans mes rêves de jeune femme, il y avait une carrière, des amants, de la réussite, de l’argent.

Dans mes rêves de femme, il y avait l’impossible : un Amour et 3 enfants.

Et si j’ai l’Amour depuis plus de 11 ans, j’ai aussi 6 fausses couches et 1 unique enfant.

Elle, parce que c’est une fille, est sublime, intelligente, vive, curieuse, râleuse, rêveuse, au caractère bien trempé et s’affirme d’années en années mais elle est la seule qui se soit accrochée…

Alors, oui, Pma encore en veux-tu en voilà.

Alors, depuis un an déjà protocole pour agrément adoption obtenu il y a 1 petit mois.

Mais tout ça pour quoi ?

En PMA, il me/nous faudra une nouvelle fois financer, se piquer, s’anesthésier, s’angoisser, se réveiller, espérer, transférer, guetter, saigner, pleurer.

A l’adoption, il me/nous faudra une nouvelle fois, expliquer, prouver, raconter, séduire, sourire, postuler, attendre, stresser, espérer.

Et les années vont passer. Et s’il ne valait pas mieux renoncer ?

Parce qu’à 41 ans, c’est peut-être mon karma d’avoir une seule et unique Choupette super chouette ?

Parce que c’est peut-être ça faire le deuil d’un enfant ? Cesser de se battre, d’espérer et continuer d’avancer, enfin essayer ?

Parce que demain c’est Noël et que la vie se doit d’être belle !

 

Peps’Mozer (« Aimer, c’est se surpasser »)