Maman, pourquoi les autres y zarrivent et pas moi ?

Voilà ce que Choupette me demande depuis une semaine en rentrant de l’école et ça me fend le cœur !

Oui, ok ça me fend le cœur parce que c’est ma fille et la voir en difficulté me fait mal

Oui, ok, ça me fend le cœur parce que j’ai tendance à la surprotéger

Mais au delà de ça, ce qui me fend le cœur, c’est ce sentiment d’échec qu’elle ressent vis à vis d’elle même et vis à vis des autres.

 

Parce qu’elle ne parvient pas à écrire son prénom

– Maman, c kro dur d’écrire mon prénom, j’arrive pas, c’est Maîtresse qui l’a écrit aujourd’hui!

 
Parce qu’il y a 2 mois, elle ne parvenait pas à colorier sans dépasser

– Maman, c’est nul, c’est des kribouillages ! disait elle en froissant une feuille et en la jetant
– Chérie, pourquoi tu jettes ta feuille ?
– Parce que j’ai dépassé ! Maîtresse et Julie*, elles ont dit que c’est pas bien, c’est des kribouillages !
Alors je m’interroge !?

Parce que Choupette ne m’apparaît ni plus, ni moins intelligente que ses petits camarades, elle a juste 3 ans ½.

Est ce moi qui suis à côté de la plaque ?

Est ce que le système scolaire a tant que ça évolué depuis que je l’ai quitté au point de demander aux petites sections de maternelle d’écrire leur prénom ?

Est ce que Maîtresse n’en demande pas trop aux petits, boostée par le travail qu’elle réalise avec les moyens, les 2 étant dans la même classe ?

Est ce que Choupette ne sera pas trop ceci ou pas assez cela?

Est ce qu’il ne faut pas plutôt encourager et positiver plutôt que réprimander frustrer et « négativiser » ?
Pour ma part, je souhaite que Choupette aille à son rythme et s’épanouisse à l’école ( parce qu’en moyenne, elle va en prendre pour 20 ans au moins, alors autant que ça se passe bien!) mais quid des individualités dans une classe à 2 niveaux de 32 enfants ?
Alors j’essaie de l’aider, en fonction de ses demandes mais la forcer à écrire les 6 lettres de son prénom sans oublier son p’tit trait d’union, je trouve ça con !

Alors j’essaie de mieux l’écouter, en fonction de ses besoins mais l’entendre dire et redire qu’à l’école ce qu’elle fait, c’est pas bien, je trouve ça crétin !

Alors j’essaie de compenser, par d’autres idées, d’autres envies, des activités trouvées dans mes bouquins Montessori

Alors j’essaie de relativiser, de zénifier, pour mieux l’aider

Alors j’essaie de lui expliquer qu’elle va y arriver avec les années, que c’est normal à 3 ans d’essayer, de dépasser, de tâtonner, de recommencer, et que ça ne peut pas être toujours, tout de suite, parfait.

Alors j’essaie de ne pas blâmer Maîtresse et c’est là que le bât blesse parce qu’entre nous, parfois, je lui mettrais bien mon pied aux fesses, à Maîtresse** !

*le prénom a été modifié
** Mille pardons aux copines instit’s;)

Peps’Mozer ( « Aimer, c’est se surpasser »)