C’est quoi une famille?

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C’est quoi une famille? A la naissance, tu rencontres tes parents mais ce que tu ignores encore c’est qu’il y a tout le reste qui va avec. Et le reste c’est ta nouvelle famille. Tadam! Bravo! Congratulations!

On en a chacun une mais à vrai dire si on nous avait donné le choix est-ce qu’on aurait choisi celle là?

Bon je veux bien reconnaître que nous n’avons pas fait dans la simplicité. Entre la distance, les mutations et les caractères de chacun, tout ça devient un peu difficile à gérer au quotidien.

En effet, les membres les plus proches (en distance) sont à 500 km et pour les plus éloignés il faut traverser l’Atlantique.

Une situation un chouia compliquée pour que nos enfants créent de vrais liens avec toute leur nouvelle famille. Quand on sait que j’ai vu mon beau-frère et ma belle-soeur seulement quelques heures en 12 ans. Mon mari connaît quasiment toute ma famille que je ne connais pas le quart de la sienne.

Nous avons la famille qui est loin (très loin) en Martinique. La famille de papa dont ils ne connaissent que mamie, dont ils ne savent rien. Ces oncles et tantes qui ne nous appellent jamais. Dont on attend un simple petit mot depuis la naissance de bébé, il y a un an.

Papa a essayé, a attendu et puis rien ne vient.

Ensuite il y a cette famille qui est moins loin mais pas à côté non plus, celle de maman où personne n’a voulu avoir d’enfants, qui vieillit. Les cousins sont fâchés. L’oncle est déjanté. Les gens crient souvent, sont jamais content. Papi est fatigué. Mamie est râleuse (oh elle va râler quand elle va lire ça « quoi? moi? mais je suis une tite gentille! »). A qui il faut une préparation de deux mois minimum pour descendre 4 jours à Marseille, limite si il lui faudrait pas une escorte présidentielle et un jet privé. (précision avant crise d’hystérie de mamie c’est de l’humour avec un poil de vérité tout de même).

Dans tout ce micmac familial, il y a nous, un peu à l’écart de tout ça. On essaye de construire notre petite famille, non pas sans eux, mais loin d’eux.

Mais, nos enfants, ils ne les connaissent pas. Comment faire si personne ne veut faire l’effort de garder le contact? Ne veut les connaître? Si chacun reste chez soi à attendre que l’autre se déplace. Nous aimerions que nos enfants connaissent leur deuxième papi, leurs oncles et tantes, leurs cousines, leurs cousins, là où papa a grandi, les deux cultures. On aimerait pouvoir y aller plus souvent. On aimerait qu’ils ne connaissent pas qu’une partie de leur famille.

Nous ne pouvons pas maintenir des liens si en face il ne se passe rien. Il faut que des deux côtés il y ait la volonté de se voir, de se rencontrer, de créer une famille. On ne veut pas privilégier une famille au détriment de l’autre. Le travail, les ambitions, les envies font que nous ne vivrons jamais tous dans la même ville.

Et bien sûr nous ne venons jamais assez souvent, assez longtemps. Nous ne pouvons pas passer notre temps et nos économies à courir chez chacun parce que personne ne peut (ou ne veut) se déplacer. « On va où ce weekend? Paris? Bourgogne? Martinique? Belfort? Ouagadougou? Guyane? On prendrait pas un abonnement ? »

Une famille c’est un groupe qui se construit au fur et à mesure. Au fur et à mesure du temps, de la distance qui s’installe, des naissances, des nouveaux arrivants dans le groupe, des querelles, des départs, des crises, de la volonté de chacun d’appartenir à ce groupe. Les liens du sang ne sont rien si il n’y a pas le désir de se reconnaître de la même famille.