Mon pépé

C’est assez rare pour être signalé, je publie une chronique sur ce livre alors même que je viens de le recevoir. Coup de foudre immédiat pour cet ouvrage qui m’a mis les larmes aux yeux! 

Je l’ai découvert dans la pile de courrier en rentrant de vacances ; je l’ai feuilleté, j’ai lu quelques extraits et puis j’ai pris le temps de le lire, du début à la fin. Un vrai coup de coeur que j’ai choisi d’emblée pour la lecture du soir, et les numéros l’ont beaucoup apprécié.

Voilà donc Mon Pépé….

L’histoire est assez bouleversante et elle m’a rappelé plein de bons souvenirs de moments passés avec mon propre Grand père. C’est un petit garçon qui essaie de dresser la liste de tout ce que son Pépé lui a appris. Son pépé, il est beau, il est fort, et il a été un héros.

Comme il a peur d’oublier des choses, il lui demande de la vérifier. Il se rend alors compte que celui-ci ne sait pas lire et il se met en tête de lui apprendre.

Le texte est musical presque et la lecture à haute voix est comme une douce mélodie.

Les mots riment comme dans un poème ; j’aime quand l’auteur cherche la perfection de son texte, jusque dans le choix des sonorités ; il est facile à lire, et agréable à entendre. Emilie Chazerand aborde le sujet de l’analphabétisme de façon originale ; elle a déjà traité de sujets d’actualité (comme l’homoparentalité) et on peut dire qu’elle sait s’adresser aux plus petits pour leur faire comprendre les choses avec douceur! Le texte est simple, adapté et facile à comprendre.

Les images accompagnent merveilleusement le texte. Nicolas Duffaut  a réalisé des dessins réalistes, lumineux. On y ressent les émotions des personnages, on y aperçoit les petits détails que le texte ne dit pas ; pour les enfants qui ne lisent pas, c’est une aide à la compréhension. J’ai beaucoup aimé le choix des couleurs, les personnages un peu anguleux, les illustrations qui remplissent entièrement les pages et le texte qui s’y insère parfaitement.

Mes numéros ont aimé écouter ce livre ; numéro 4 m’en a déjà  réclamé plusieurs fois la lecture. Passée la surprise, (il a découvert que certains adultes ne savaient pas lire), il écoute avec attention ce texte mélodieux. Nous avons ainsi pu évoquer la chance qu’il a d’aller à l’école, mais aussi la complicité décrite dans cet album, une relation tendre entre un grand-père et son petit fils.

Numéros 1 et 2 l’ont relu seul. Pour eux qui la maitrisent depuis longtemps, la lecture est une évidence … « mais comment font les gens qui ne savent pas lire? Pour faire un chèque ou signer le cahier de liaison? » Nous avons un peu débordé sur les parents de leurs copains qui ne maitrisent pas forcément bien le français à l’écrit ou à l’oral et ils ont compris les difficultés auxquelles certains de leurs camarades sont confrontés aux quotidien.

Ce livre permet de réaliser qu‘il n’est jamais trop tard pour apprendre. On peut, même à un âge avancé, continuer à apprendre. Et même les plus petits peuvent savoir des choses que nous ne savons pas. Cela permet de montrer que non l’adulte n’est pas celui qui sait et l’enfant celui qui apprend ; les rôles peuvent être inversés, et c’est vraiment chouette.

Plutôt que se moquer de celui qui ne sait pas, on peut utiliser ce que l’on sait pour lui apprendre. Une belle expérience! Et c’est tellement beau de voir la fierté des deux personnages à la fin de l’album…Un peu comme quand un de mes élèves réussit pour la première fois à faire quelque chose…

J’aime quand on découvre des livres qui nous permettent d’échanger à la maison ; c’est l’occasion de partager, de donner son avis sur des sujets d’actualité.

Merci aux Editions Gautier Languereau, à l’auteur et à l’illustrateur pour ce bel album.

Ce livre vient de paraitre aux Editions Gautier Languereau. C’est un bel album de 28 pages, relié cartonné et conseillé à partir de 3 ans. Retrouve le chez ton libraire, sur Amazon au prix de 12 Euros.