Un petit coup de pouce pour venir au monde J-1

Ceux qui me suivent depuis le début savent que cette grossesse à été difficile.
Je le savais avant même de voir le médecin.
J’ai été tout de suite prévenue que le risque de naissance prématuré était avéré ; j’avais toujours été placée en MAP (menace d’accouchement prématuré).

Je m’y étais préparée ; j’ai arrêté très tôt de travailler, des le mois de mai.
J’ai été alitée, depuis, 15 heures, puis 18 par jour.
J’ai sacrifié des moments, délégué mon rôle de Maman à d’autres.
Je me suis consacrée entièrement à cette aventure, bien décidée à tenir le coup, à atteindre les paliers que je m’étais fixés…

Les jours, les semaines, les mois se sont succédés. Bien accompagnée, et très entourée, j’ai réussi. 35…36…37… Semaines.

Je me suis ensuite préparée à ta venue. Préparant ma valise, tes affaires et guettant les signes de ton arrivée, j’ai vécu chaque jour comme si c’était le dernier.

J’ai eu peur, plusieurs fois, nous sommes allés aux urgences, plus ou moins sereinement, et nous en sommes revenus, avec toi, toujours bien au chaud.
Une page est définitivement tournée, celle de cette grossesse assez difficile, celle où étaient écrits la naissance prématurée, le passage en service de néonatalogie…celles des risques, des peurs que tout se reproduise comme il y a deux ans.

Aujourd’hui, le terme approche, demain ; Mon corps a mal à cause des contractions douloureuses…ma tête souffre aussi ; le manque de visibilité, le fait de ne pas savoir quand tu vas arriver, l’organisation au jour le jour, le manque de sommeil et le risque que tu arrives trop vite, sans avoir le temps d’aller au la maternité…c’est devenu difficile chaque jour.

Alors ce matin, avec le Doc, Papa, nous avons pris la décision de te donner un petit coup de pouce demain.

Demain matin, nous nous rendrons à la maternité. Nous avons eu le temps de prévenir et de préparer tes frères et sœur. Nous avons eu la possibilité de tout organiser pendant mon absence. Tes deux grands mères prendront le relais à la maison.

Demain, tu seras dans mes bras.
Ce soir, je n’ai pas à me dire que peut être c’est le dernier soir avec toi bien au chaud au creux de moi.
Ce soir, c’est sûr, c’est la dernière fois que je fais gicler de l’eau sur mon ventre dans le bain, juste pour le plaisir de te voir gigoter à l’intérieur, la dernière fois que je m’échoue dans mon lit. C’est sûr cette fois, c’est le dernier jour de cette belle équipée.

Ce soir j’ai un double sentiment ; je me réjouis de pouvoir bientôt te serrer dans les bras et te couvrir de bisous, j’ai hâte. Mais j’aurais aimé que tu te décides par toi même. Tu est bien obéissant d’être resté jusque-là ; cela ne m’aurait pas déplu que tu te rebelles maintenant.

Je n’ai prévenu que les gens qui nous sont très proches ; les autres, je le ferai quand tu seras né.

Certaines personnes ne comprennent pas notre décision de t’aider un peu ; mais nous l’assumons, nous l’avons mûrement réfléchie.

La sage femme a approuvé et compris ce choix. J’ai pris l’homéopathie qu’elle m’a recommandée, je suis sereine. J’ai plein de petits conseils en tête, même si je t’avoue que j’ai un peu peur.

Maintenant, je vais essayer de dormir tranquille ; une dernière nuit avec ce ventre que je regretterais peut être bientôt. Je vais en profiter…et me reposer.

Si les jours derniers m’ont paru longs, je sais que les suivants vont défiler à une vitesse inouïe. J’ai envie de vivre ces moments à venir à 200%.

C’est la fin d’une aventure magique, mais c’est le surtout le début d’une nouvelle…que nous vivrons ensemble! Bon courage pour demain mon bébé.