L’élastique de l’autonomie

Il est des étapes de vie marquantes, des qu’on connait, qu’on anticipe, des qui surprennent, qui donnent la flippe et il y a celles des petits riens, des bouts de vie, du quotidien et ce sont celles-là, à n’en pas douter, qui sont aujourd’hui, mes préférées.

Cette dernière semaine de février m’aura gâtée, j’ai assisté, l’air de rien, à une étape de « petits riens ».

Vacances enfin pour la zone B, je vais pouvoir décompresser. Alors, oui, je vous entends râler et grimacer, voire même pester en disant « ah ces instits, toujours en vacances ! » Mais les dernières nous ayant clouées au lit avec une énorme grippe Choupette et moi, j’attends énormément de celles-là !

J’attends de pouvoir prendre le temps sans être pressurisée par les kilomètres à avaler, l’autoroute et les bouchons et/ou accidents à gérer. J’attends de passer du temps avec Choupette, de dormir, de jouer, de rire, de manger. J’attends en fait de pouvoir nous retrouver et depuis hier, je suis gâtée.

Alors que nous vaquons à nos occupations du matin, elle court vers moi, les yeux brillants, le cœur en fête, un énorme sourire sur le visage et me crie :« Regarde maman, regarde, j’ai réussi à faire ma queue toute seule ! ».

Et pour bien des gens ou des familles, cette remarque serait anodine, ce non-évènement insignifiant ; mais pour moi, il est synonyme de joie et bien plus que ça.

Parce qu’avant de réussir à attacher seule ses cheveux, il y a eu bon nombre d’essais infructueux.

Parce que les larmes, les cris, la frustration se sont souvent invités à la maison.

Parce que tenir sa chevelure et y fixer un élastique, ça n’est pas une sinécure.

Parce que chaque nouvelle première réussite a quelque chose de magique.

Parce que je la vois qui grandit, qui prend confiance, qui s’épanouit.

Parce que c’est aussi ça une vie magnifique : des bouts de vie et un élastique.

 

Pep’sMozer (« Aimer, c’est se surpasser »)