Groseille

Il est des jours comme ça où on ne s’y attend pas. A quoi ? Bah ah ça, une rencontre, un moment, quelque chose de furtif, de passager et qu’aucun d’entre nous n’oubliera jamais.

En ce lundi matin, le Zhom est en rendez-vous non loin de là et Choupette et moi batifolons dans les bois. Tiens un trou infesté de crocodiles, vite sautons pour ne pas être mangées ! Oh regarde, on dirait un chemin secret, viens, on y va….Oh Maman, regarde comme je sais faire le « quilibrisme » sur le tronc d’arbre ( comprenez « l’équilibistre » ).

Soudain, au détour d’un buisson, on l’aperçoit. Lentement, on s’approche et on découvre une petite boule de poils roux. La petite boule de poils tourne sa tête vers nous et on découvre alors un jeune chat à la tête noir qui a l’air bien mal en point….. Il miaule doucettement, semble déshydraté et désorienté et ne cherche pas à nous fuir….

  • Oh Maman, regarde, pauvre petit chat, il faut le sauver.

  • Attends Chérie, on va voir

  • Mais Maman, regarde, on peut pas le laisser là. Il faut que tu le prennes et on l’emmène chez le docteur des chats !

  • Chérie, attends, ça n’est pas si simple. Terminons notre promenade et on verra après…

Mais la ballade en forêt vire au plan de secours spécial chat….

  • Maman, on va le dire à Papa et puis après tu appelles le docteur des chats d’accord ? Et puis on le prend à la maison et on le sauve. Hein Maman.

  • ……..

  • Maman ! Ma-Man ! Hein Maman, il faut le sauver Maman.

  • Ecoute Chérie, on va attendre Papa et voir ce qu’il en pense.

  • D’accord Maman mais après on appelle le docteur des chats et on sauve le chat et on le garde à la maison . Hein Maman, c’est une bonne idée Maman.

Le Zhom nous ayant retrouvées peu de temps après, nous voilà tous les trois devant le chat à sauver…

  • Il est en piteux état dit le Zhom

  • Oui, je sais, je vois, on fait quoi ?

  • Je ne sais pas … T’en penses quoi ?

  • Moi je sais, moi je sais, moi je sais, on appelle le docteur des chats !!!! hurle Choupette

Et me voilà qui appelle le docteur des chats… Le temps de prendre les consignes et instructions et nous voilà en route pour la maison avec le chat à sauver. Tandis que Choupette et le Zhom s’essaient à lui trouver un joli nom, je reste dubitative quant à sa survie et ne souhaite pas le baptiser pour l’instant…

De retour à la maison, nous installons le chat à sauver sur un tissu dans la cuisine, loin de nos 2 fauves à moustaches, avec une gamelle d’eau et quelques croquettes. Il ne touche à rien, se couche en boule et s’endort. Mon intuition me dit qu’il ne passera pas la nuit…. même si je lui souhaite une belle et longue vie….

17h30, rdv chez le véto : après examen, le verdict est sans appel ; le chat à sauver ne peut l’être, sauvé. Tout son organisme est infesté de vers et larves qui le dévorent de l’intérieur, ses organes, ses orifices, tout est infesté. Les parasites de la forêt ont commencé à le « manger » vivant. Il souffre et va souffrir jusqu’à sa mort, une mort lente et difficile… A moins qu’on abrège ses souffrances.

Décision est prise de l’euthanasier….

Bien que ne connaissant pas ce chat, nous sommes tous les trois peinés.

Bien que ne connaissant pas ce chat, nous sommes tous les trois affectés

Bien que ne connaissant pas ce chat, nous nous y sommes tous les trois attachés.

Au fait, c’était une chatte, Choupette voulait l’appeler Groseille.

Peps’Mozer ( « Aimer, c’est se surpasser »)