Travailler et allaiter, c’est possible!

Le titre que j’ai choisi pour cet article est une réponse que je donne souvent…quand je dis que j’ai repris le travail et que numéro 3 est encore allaité.
La plupart des personnes ouvrent de grands yeux ronds…je passe pour une demeurée ou une dingue…au choix et à l’appréciation de chacun!
Moi je suis fière et j’assume! Souvent la reprise du travail est la raison pour laquelle les mamans arrêtent d’allaiter. Je trouve cela vraiment dommage ; j’ai fait le choix de continuer et de concilier allaitement et travail, comme je l’ai fait pour mes trois aînés!

Pourquoi?

On sait bien que l’allaitement prolongé est bénéfique pour l’enfant et qu’il est encouragé, notamment par l’OMS. Il permettrait le développement optimal du nourrisson et le protégerait des infections gastro-intestinales, ORL et respiratoires.

Mais pas seulement…Pour moi, la rupture est déjà difficile, me séparer de mon tout petit bébé pour le confier à quelqu’un d’autre est douloureux. J‘adore allaiter, et ajouter à ce sentiment d’abandon le moment sevrage serait vraiment compliqué ; j’en aurais vraiment souffert!
Je culpabilise de le laisser ; je me dis qu’en continuant de lui donner ou plutôt de lui faire donner mon lait, je contribue à faire survivre ce lien unique qui nous unit. Et je me rassure en me disant que cela fait un repère, une chose de moins qui change…

Comment?

Je pense que pour réussir il faut d’abord savoir que c’est possible (ben oui, je suis persuadée que de nombreuses femmes l’ignorent.

Il faut également être motivée et organisée.

Il est aussi nécessaire d’être soutenue et bien entourée, de personnes qui sont d’accord avec votre choix. Même si certaines personnes de mon entourage trouvent ce choix bizarre, j’ai la chance d’être encouragée par mon mari, mais aussi d’être comprise par la nounou qui s’occupe des enfants. Pour elle, ça n’est pas un souci de préparer des biberons avec mon lait, ni d’avoir une réserve au congélateur au cas où! Oui, elle est top!

Quand on est avec bébé, il faut continuer à allaiter à la demande, pour entretenir la lactation (je pense que cela permet aussi de bien différencier les moments où il est avec Nounou, des moments où il est avec Maman). J’ai d’ailleurs tout de suite remarqué que mon bébé a un rythme sommeil-tétées beaucoup plus régulier chez Nounou qu’à la maison!

Quand bébé n’est pas là, il faut donc tirer son lait ; d’abord pour qu’il reçoive du lait maternel évidemment, mais aussi pour maintenir la lactation, et éviter l’engorgement.
On peut également aller allaiter quand c’est possible sur le lieu de garde (il parait que de plus en plus de crèches le proposent) ; je me voyais mal aller chez la nounou pour le nourrir, alors perso, je prépare des biberons!

Tirer son lait demande du matériel, mais aussi une organisation nécessaire : le recueil, le transport et la conservation doivent suivre des règles de strictes!

Les petits tracas…

Au départ, il se peut que bébé refuse le biberon ; c’est ce qui m’est arrivé avec numéro 4…c’est difficile, et terriblement culpabilisant! Mais il finira par le prendre, quand il aura compris que c’est une nécessité, et qu’il n’a pas d’autre choix!

Pour la maman, il faut bien le dire, c’est fatigant! Tirer son lait prend du temps, et demande de l’énergie.

On se retrouve parfois dans des situations un peu…bizarres et gênantes…par exemple quand j’ai du expliquer à mes collègues pourquoi j’étais en retard au restaurant (parce que je tirais mon lait), quand quelqu’un rentre dans la pièce dans laquelle vous le faites, ou encore quand quelqu’un tombe sur votre biberon dans le frigo commun…hihi…sans compter les petites « fuites » de lait si vous avez tardé un peu!

Et si ça ne marche pas?

Si on ne se sent pas capable d’une telle démarche, d’une telle organisation, on peut toujours allonger son congé pour rester un peu plus avec bébé.

Il ne faut pas aller jusqu’à l’épuisement mais bien écouter son corps s’il vous dit de s’arrêter.

On peut également mettre en place un allaitement mixte en conservant les tétées le matin et le soir, et en introduisant du lait maternisé dans la journée.

En conclusion

Je peux dire, que continuer à allaiter numéro 4 m’a permis de moins culpabiliser à la reprise du travail. Je suis très contente d’y arriver ; je n’étais pas sûre d’y parvenir, mais je tenais à essayer. Je suis fière d’y parvenir.

Il nous a fallu un petit temps d’adaptation…pour qu’il fasse l’expérience du biberon avec une nouvelle personne. Je pense qu’il est important de prendre son temps, de persévérer, de faire des essais…Il m’a fallu quelques jours, et chaque semaine je ré-ajuste en fonction de ses besoins, le nombre de biberons, la quantité à préparer…
J’ai du faire face à une baisse de la lactation mais tout est rentré dans l’ordre rapidement.

Nous avons été patients, super nounou aussi et c’est bien une des clés!

J’adore nos retrouvailles le soir, quand on rentre à la maison et qu’il demande à téter ; je pense qu’il n’en a pas toujours besoin, mais que c’est une façon de me dire qu’il est content de me retrouver. C’est notre petit moment câlin, tendresse, pour moi une façon de déculpabiliser (je suis irremplaçable dans ce rôle là, c’est réconfortant!)…un moment très privilégié qu’il m’offre et que je lui offre.

Je me fiche de ce que les gens pensent, j’ignore les réflexions, je suis heureuse! Et mon bébé et ma famille aussi! Que demander de plus?

Je vous rédigerai un billet spécial « tirer son lait » ainsi qu’un article pour vous raconter le passage difficile du sein au biberon pour numéro 4!
Je répète que c’est mon expérience que je vous confie là, mon choix que je vous présente, absolument pas un billet pro-allaitement, je respecte les choix de chacun!

Et vous? vous avez continué d’allaiter à la reprise du travail?
Vous l’avez envisagé?

À consulter sur le sujet :
Périnat France
Site de la Lèche League

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