Notre période d’adaptation (avec Super Nounou!)

Si je publie ce billet aujourd’hui, ce n’est pas un hasard.
Ce matin, bébé 4 a terminé notre période d’adaptation…c’était le dernier jour puisque demain, il ira chez nounou pour de bon ; demain je reprends le boulot.

Ce matin en rentrant seule sans mon fils à la maison, j’ai pleuré à chaudes larmes, comme si mon coeur saignait ; j’avais une grosse boule dans la gorge et l’impression d’avoir du mal à respirer.

Pourtant, je l’ai fait, car je considère que cette période est déterminante.
Après 4 mois de fusion pendant lesquels je ne l’ai que rarement laissé, un allaitement qui roule comme sur des roulettes et beaucoup de câlins, le moment de la séparation se prépare.

Cette période est indispensable à mon avis…pour bébé d’abord, mais aussi pour moi, et pour elle (nounou).

Il va lui falloir découvrir son nouvel environnement, des odeurs, des voix ; un nouveau lieu, de nouvelles personnes.
Il va me falloir réaliser que mon petit a grandi et que d’autres personnes sont désormais aussi capables de s’en occuper.
Il va lui falloir apprendre à le connaître, comprendre ses besoins, découvrir son caractère, son rythme, ce qu’il aime, ce qu’il aime moins (positions, jeux, chansons…)

Pour nous trois, c’est inconfortable, mais nous apprenons les uns des autres.
Et je sais que numéro 4 ressent mes angoisses et que plus je culpabilise, plus il se fera l’écho de cela, alors je tente d’être sereine…(mais plus facile à dire qu’à faire!) Je veux qu’il sache qu’il y sera bien et non pas qu’il se sente en danger.
Je sais qu’elle comprend mes sentiments et qu’elle a les mots (et les gestes) pour apaiser mes craintes.
Je sais qu’il me montrera qu’il est capable de rester sans moi.

Nous avons pris du temps pour cette période…et je pense que c’est important.
Je suis allée chez nounou chercher les grands, elle s’adressait toujours à numéro 4, venait lui caresser la tête, lui parler tendrement…pour qu’il s’habitue, pour qu’elle soit une personne de son entourage.
Je suis allée chez elle avec lui pour qu’il sente, voit, touche…appréhende son futur espace de vie.
Et puis, je l’ai laissé, progressivement…d’abord 1h, puis 2h…d’abord quand il dormait, puis au moment d’un repas…jusqu’à une demi-journée complète avec sieste et repas, d’abord avec un autre numéro, et puis ce matin, tout seul.

J’ai vraiment confiance en ma nounou ; elle est celle qui a gardé numéro 1 puis les autres tout bébés.
Dès la première rencontre, le courant est passé, je lui avais posé toutes les questions possibles et inimaginables, elle avait répondu à toutes sans exception, sans tabou et simplement.

Cette période a été étalée sur plusieurs semaines (4, ici) et s’est faite en douceur ; elle ne devait pas être bâclée. Et pour ne pas que numéro 4 se sente abandonné ou soit perdu, j’ai pris les temps de lui expliquer.

Ce qui a été compliqué pour nous, c’est le biberon…même avec mon lait. C’était déjà culpabilisant pour moi, et bébé a eu du mal à s’y faire. Nous avons traversé des moments difficiles, des crises de pleurs sans parvenir à le calmer, qui me faisait monter les larmes à moi aussi.
Et puis, Nounou m’a demandé de lui apporté des affaires de la maison, j’ai dormi avec son doudou contre moi, pour qu’il ait mon odeur, celle qui lui est familière lorsqu’il tète. Et cela semble avoir marché…après des essais de différents biberons, à midi, bébé 4 a terminé le lait que je lui avais préparé.

Pour moi, c’est une grosse part d’angoisse qui s’envole, la boule que j’avais dans la gorge s’est évanouie ; je le sais, il va manger chez elle ; elle est parvenue à le mettre en confiance, à trouver les mots, les gestes et la position qui lui convenaient.

On peut dire que cette phase de transition est réussie, même si la séparation est encore dure à digérer pour moi. Elle connait désormais les clés de mon petit bonhomme, ses habitudes de vie qui le sécurisent, et moi avec.

Demain, c’est sûr, en déposant un bisou sur sa joue rebondie, mon coeur va se serrer…
Mais toute la journée, je penserai à nos retrouvailles le soir, à la tétée qu’il réclamera et au gros câlin que je pourrai lui faire, enfouissant mon visage dans son cou pour retrouver son odeur de bébé dont je suis véritablement devenue accro.

Je suis fière de toi, petit homme.