38 semaines et RDV chez le Doc…9ème mois!

Je n’aurais jamais cru aller à ce rendez-vous…vous vous souvenez? Et sortant, j’avais remercié la secrétaire,j’étais sûre que je ne la reverrais pas!!

Que s’est il passé depuis?

Quelques allers aux urgences…des coups de stress et d’angoisse…pour rien!! À chaque fois, retour à la maison….

35, puis 36, 37, et hier 38 semaines! Oui j’ai réussi mon pari, gagné contre la prématurité ; ensemble, bébé et moi, entourés et vraiment bien, nous avons atteint notre but.

Ce matin, j’ai pu voir mon petit bonhomme une dernière fois sur l’écran de l’échographie..
Ce matin, j’ai su que sa croissance et sa vitalité sont parfaites ; j’ai appris que la quantité de liquide est suffisante…
Ce matin, j’ai compris qu’il allait bien et qu’il est bien là ou il est…et que cela pouvait encore durer…

Depuis le début de ma grossesse, j’ai choisi d’être raisonnable, j’ai sacrifié des moments précieux, j’ai fait le choix, et le pari d’atteindre le terme de cette grossesse. D’ailleurs le dernier palier que je m’étais fixé, c’était 37 semaines…non pas que c’était la fin, mais que j’étais intimement persuadée que je n’irais déjà pas jusque-là!

Aujourd’hui, je suis fatiguée, épuisée même…gérer les enfants, les contractions, les douleurs ligamentaires me coûte beaucoup…cela me semble au dessus de mes forces. Même avec l’aide de mon entourage…

Je ne dors plus la nuit et souffre d’insomnies pendant lesquelles l’iPad est devenu mon meilleur ami…je reste des heures dans mon lit, les yeux grands ouverts…à attendre que les heures passent…où à chronométrer mes contractions…

Mon ventre est devenu énooorme! Je me demande comment la peau peut s’étirer à ce point…même no1 est sceptique…il a déclaré ce soir qu’il était temps que son frère sorte parce que sinon « ton ventre il va éclater, maman! »

J’ai du mal pour tout…chaque mouvement est un effort…même me retourner dans mon lit relève de l’exploit! J’ai l’impression que mon bassin est verrouillé…

J’ai du mal à manger et rapidement des nausées…ou des crampes…quand ce ne sont pas de grosses douleurs, comme des décharges électriques, qui le paralysent!

J’ai l’impression de subir l’ensemble de la compilation des maux de grossesse!

Je suis tellement partagée entre ces deux sentiments, celui d’avoir réussi, et celui de devoir attendre encore.

Dire que j’en ai marre me culpabilise…je n’ai pas le droit de dire cela…j’ai la chance de porter la vie, d’avoir réussi. J’ai conscience que certaines femmes n’ont pas cette possibilité!

Le sentiment est ambivalent…double! Entre l’impatience et la nostalgie. Je suis impatiente de faire la rencontre de ce petit bonhomme ; et en même temps, je sais que ce gros ventre va me manquer, au moins un peu.

À la maison, cela fait maintenant trop longtemps que les enfants attendent ; nous les avons préparés tôt à la naissance de leur petit frère…et cette attente est interminable…on sent de l’excitation mais aussi des angoisses…
NO1 m’a demandé si le bébé pouvait ne jamais sortir et mourir dans mon ventre…
Il m’a confié avoir hâte de refaire des choses avec moi…
NO2 à hâte de chérir ce petit frère et de m’aider…
NO3 fait de gros câlins à mon bidon et demande si le bébé va sortir…
Ils ne manquent jamais une occasion de lui parler, de lui faire un bisou…
Ils l’attendent!

Je suis un peu inquiète de la façon dont vont s’organiser les choses à la maison pendant mon absence…je sais qu’ils viendront me voir, mais aussi combien ils vont me manquer!

Le Doc ne m’a pas vraiment fait plaisir en me disant qu’il pensait que je pouvais aller jusqu’à 41 semaines…qu’il déclencherait alors le 20 octobre! Mais il m’a aussi félicitée et rassurée…bébé peut arriver à n’importe quel moment maintenant, il sera en bonne santé et c’est aussi bien sur grâce au lui!

Je vis au jour le jour…

Et en même temps, je me dis que les choses sont bien faites…l’état de femme enceinte est temporaire…et quand on commence à en avoir assez, c’est la fin, comme si le corps réagissait, pour nous faire comprendre de bien en profiter…Que c’est bientôt terminé!

Je ne sais plus pendant combien de jours, combien d’heures bebe va rester bien au chaud.
Je sais en revanche que j’aurais vite oublié ces jours, ces heures quand je le tiendrais enfin contre moi…
J’essaie de relativiser ainsi tous ces petits maux en gardant encore une fois à l’esprit la chance que j’ai de fabriquer là au creux de moi, une petite vie!