Une naissance pas comme les autres – la naissance d’un guerrier

L’histoire d’un guerrier commence toujours un peu brutalement, comme pour « marquer le coup », pour dire qu’un petit sera un grand guerrier un jour. C’était tout à fait le cas de mon Choupi.
 
Il y a un an, ma journée commençait à 7h du matin. Mon chéri prenait sa douche avant d’aller au travail et puis moi j’avais encore mal au ventre, mais un mal bizarre. Je suis allée aux toilettes et j’ai vu que je saignais…j’ai compris que ça pouvait être grave.
 
Une heure plus trd (voir 45minutes même), j’étais aux urgences a la maternité sous monitoring. J’étais a 27+6 sa et dans ma tête c’était impossible d’accoucher si tôt car la sage femme qui me suivait depuis 1 mois a domicile était venue vendredi et 0 contractions. Je me suis dit que j’aurais droit au classique : perf pour stopper les contractions, 24h d’hospitalisation max et puis hop a la maison avec surveillance ++++. J’étais seule dans la petite chambre des urgences car j’avais dit a mon Poussinet que c’était certainement rien et que ça servait a rien de venir avec moi.
 
La sage femme s’absentait depuis un moment et je me disais que si elle est pas la a s’affoler c’est que c’était vraiment pas grave. Elle retourne me voir vers 8h45 pour me dire qu’elle a regardé mon dossier, appelé mon gygy et qu’elle va appeler la cellule de transfert pour qu’on aille en maternité niveau 3 ( ma maternité était niveau 2) car mon col était ouvert a 2 avec une poche bombante… 15 min plus tard mon gygy arrive avec air grave et me fait une écho pour voir l’état du bébé et estimer son poids. Notre petit était en forme, tête en bas, estime a 1,200g. Mon gygy me dit que dès qu’ils auront la réponse de la cellule de transfert ils viendront me chercher en ambulance ou helico en fonction de la distance. Et puis la sage femme me dit qu’ils n’auront pas forcément des places a Lyon donc ça pourrait être a Marseille, Chambéry, Dijon ou … Bordeaux 😐
 
C’est la que j’ai commencé a avoir peur en me disant que si jamais notre fils ne vivrait pas je serais toute seule a affronter ça… A 10h30 les contractions de calment un peu et l’ambulance arrive, ils ont une place pour moi a Lyon (enfin a Bron mais tout près de chez nous). Les 2 ambulanciers ont tout fait pour me rassurer et me changer les idées- je ne les oublierai jamais!! Enfin en chambre à la maternité niveau 3 on me dit que tant qu’un médecin ne m’a pas vu je ne dois pas bouger ni même pour aller aux toilettes. Et là ils font la 1ère erreur: ils baissent ma perfusion car plus de contractions…
 
Vers 11h30 les contractions recommencent mais personne n’arrive quand je sonne (et j’ai insisté hein). Midi: une sage femme vient me voir et remet la perfusion. Il est 12h30, mon chéri arrive. 12h45 j’ai des contractions toutes les 3-4min. La sage femme arrive et me dit :nous allons en salle d’accouchement vous allez accoucher aujourd’hui. Col ouvert à 4…
 
Salle d’accouchement : une sage femme, 2 IDE, 2 auxiliaires de puériculture, 1 gygy, 1 anesthésiste, 1 maman un peu dans les vaps et un papa très sérieux et inquiet. On nous explique comment ça va se passer, que notre fils ne va probablement pas respirer, pas pleurer, qu’ils pourront pas nous le montrer et que la salle de réanimation est juste a côté, il suffit d’ouvrir une porte et que notre bébé partira directement dans cette pièce. L’anesthésiste me pose des questions et il part en disant qu’il reviendra pour la péridurale.
 
Il est 14h30 j’ai des contractions de plus en plus fortes, la sage femme arrête la perfusion. Col ouvert à 8 et toujours pas de péridurale car l’anesthésiste a un cas compliquée…
 
15h45 il arrive cet anesthésiste??? Eh oui il arrive. J’ai trop de contractions donc pour que je reste tranquille ils me donnent un petit marque pour respirer dedans. Je respire 2-3 fois et puis des nausées horribles. L’anesthésiste me dit : si vous bougez vous restez paralysée- grosse envie de vomir : la sage femme lui hurle dessus: arrête-toi elle va vomir. Pas manqué, je vomis que de la bille car rien mangé depuis la veille à 19h. On arrête le masque car je fais une réaction à leur produit. Il continue la péridurale. Une fois posée je le sens mieux mais ça fait bizarre d’avoir un truc dans le dos et ça fait mal quand même.
 
16h15 j’ai des frissons au point de me mordre la langue. La sage femme me dit que ça peut arriver à cause de l’anesthésie. Elle perce la poche des eaux car col ouvert a 10.
 
16h43 j’accouche de mon petit guerrier par voie basse et le plus naturellement possible car la péridurale n’a pas eu le temps d’agir. Je l’entends pleurer et je peux le toucher 3 sec ensuite ils courent avec lui… Je me rappelle que j’avais refusé de pousser car dans ma tête et dans mon coeur de maman (déjà!), je ne concevais toujours pas que mon enfant puisse arriver si tôt…
 
Mon Choupi est resté 70 jours a cet hôpital, avec cpap, lunettes puis a cause d’une erreur médicale en coma et entubé… Il est venu à la maison un jour férié le 11.11.2013 et aujourd’hui il a 1 an…
 
Un an qu’il est en très grand guerrier, un an qui nous a semblé si loin quand on était à côté de lui à l’hôpital et un an qu’on est reconnaissants que notre fils s’est battu pour rester en vie, pour être avec nous. Nous sommes très fiers de toi et te regardons chaque jour avec un immense amour, admiration et gratitude! Tu nous a appris à être forts, patients, humble… Notre Choupi guerrier…