Mes grandes passions

J’ai toujours pensé que lorsqu’on devient maman on oublie un peu nos passions et j’avais peur que cela allait m’arriver moi aussi à l’arrivée de notre choupi. J’ai eu la bonne surprise de voir que c’est bien le contraire qui m’arrive! Une fois le stress de l’hôpital passé (enfin…partiellement passé, car j’ai toujours peur qu’il devra y retourner), j’ai eu l’impression que mes passions me prenaient encore plus aux tripes, tellement c’était fort ce que je ressentais.
 
Depuis toute petite j’ai voulu être chef de cuisine, pilote d »avion et écrivain. Eh oui, tout ça à la fois – il faut dire que dans le monde des enfants, tout est possible. La vie et les décisions de mes parents, puis les miennes ont fait que j’ai suivi un tout autre chemin… J’ai fait Sciences Po pendant 6 ans… Je ne regrette pas, car cela m’a permis d’apprendre un tas de choses qui sont pour moi essentielles maintenant et je suis heureuse d’avoir eu la possibilité d’apprendre que la parole c’est un droit mais surtout du pouvoir. Mais j’ai toujours rêvé d’avoir une grande cuisine toute équipée, de faire le marché et revenir à la maison et me mettre à cuisiner de suite, de pouvoir créer, de m’exprimer par des saveurs, de transmettre mon amour par mes plats et faire en sorte que ceux qui dégustent un de mes plats ressente exactement le même amour et le même plaisir que j’ai ressenti moi même au moment où je l’ai crée ce plat…
 
C’est peut être complètement bête, mais j’ai les larmes aux yeux chaque fois que je vois une émission de cuisine ou que je regarde les sites spécialisés en ustensiles de cuisine, que je vois ces superbes pianos de cuisine, de belles assiettes, des magnifiques outils pour la pâte à sucre… Et puis je trouve cela génial d’aller au marcher, de sentir les légumes et les fruits frais, de pouvoir choisir et imaginer le plat qui se transformera sous nos mains. Je pense que c’est pour ça que j’ai voulu faire moi-même les repas de choupi, pour pouvoir lui faire découvrir des saveurs, des vraies! Je lui ai fait du panais, du navet, des betteraves, tout ce qu’on ne trouve pas dans les petits pots industriels. Je l’ai amené avec moi au marché chaque mercredi (le jour du marché bio) et je lui ai montré plein de choses, même si je savais qu’il ne comprenait pas forcément ce que je faisais, mais j’adore lui apprendre des choses comme ça. J’espère qu’il sera assez curieux pour vouloir découvrir les odeurs et les arômes des fruits et légumes frais. 
 
L’autre passion, l’avion, c’est tout aussi fort. Quand j’étais toute petite, je m’étais promis qu’un jour je toucherais les nuages. Je croyais que si on montait tout en haut d’un arbre ou sur un immeuble, on pouvais toucher ces beaux nuages tout moelleux. Plus tard j’ai appris que c’était un peu plus compliqué que ça de toucher les nuages. J’ai découvert les avions en regardant le ciel et j’ai trouvé cela magique, j’avais décidé de devenir pilote d’avion. Sauf que pour ça, il faut avoir les moyens, or ma famille ne les avait pas. J’ai donc tiré un trait sur ce désir. Mais heureusement qu’on peut voyager en avion pour le travail! C’est grâce à mon premier job que j’ai réussi à voler pour la 1ère fois. Je ne vais jamais oublier ce jour, surtout que je ne m’attendais pas à partir, ma collègue qui devait partir était malade et ils m’ont choisi pour partir. J’ai fait mon passeport en urgence et j’ai croisé les doigts pour qu’elle ne se sente pas mieux (je sais, pas gentil). Quand l’avion a atteint l’altitude de croisière que qu’on a traversé le premier nuage, j’ai été soulagée: c’était bien comme dans mes rêves! A partir de ce moment-là je suis encore plus amoureuse des avions et du vol. Peut être qu’un jour mon fils pourra aller dans le cockpit d’un A380…
 
Depuis que je suis maman, je réagis encore plus fort à mes passions, j’en pleure des fois, assez souvent en fait. Devant la télé ou devant des photos de cockipits, de vêtements de pilote ou de chef de cuisine, devant des mallettes de couteux ou de pilote… J’aimerais pouvoir décrire tout ce que je sens et raconter tout cela à mon enfant, je veux lui faire découvrir tout cela et le voir s’émerveiller devant toutes ces choses que moi je trouve juste merveilleuses. Je veux dire à mon choupi que s’il aura des rêves pareil, il faudra qu’il me le dise et qu’il ne lache rien, qu’il fonce, qu’il ne fasse pas comme moi! Je ne veux pas être un poids pour mon fils comme ma mère l’a été pour moi, je veux lui montrer le monde, je veux qu’il découvre mes passions! C’est peut être pour ça que je suis encore plus sensible à tout ce qui touche à mes rêves, car je vais partager cet amour avec un être que j’adore!
 
Mais…comment lui montrer tout cela sans qu’il se sente obligé en quelque sorte de devenir chef cuisinier ou pilote d’avion? Comment savoir s’il aimera tout cela pour de vrai ou juste pour me faire plaisir? Et si jamais il n’aimera pas…?