Les bras

Tu t’es fait attendre
Tu as poussé mes limites au plus loin.
J’ai appréhendé ta naissance, j’ai eu peur.
Tu es né sereinement en balayant de tes petits yeux toute la douleur de ces neufs mois.
Je me souviens de tes mains jointes.
De l’hôpital calme,
De la salle de naissance silencieuse.
tu es arrivé simplement, avec douceur.

il y a deux mois.
Deux mois de vie dans mes bras.
Une vie au rythme de ton souffle.
Ton rythme qui s’est imposé à moi.
Une mélodie silencieuse et régulière qui me berce.
Je te garde dans mes bras.
J’ai oublié les jours
J’ai oublié les heures
J’ai oublié le temps
Je suis suspendue à ton souffle régulier.

Tu aimes te lover
Ta tête s’enfoui dans mes bras
Tu cherches ta position et tu t’endors
Tes membres lourds se détendent
Je reste là parfois des heures à soutenir ton petit être
Ton poids engourdissant mes membres
Une douleur si douce.
Des moments précieux avant cette rentrée qui va nous dévorer.

Mon tout petit

Les fenêtres sont ouvertes
Je contemple la rue en te tenant dans mes bras.
Août est là.
Il fait chaud.
Le bruit des terrasses inonde notre appartement et tu dors paisiblement.
Tout est parfait.
À ce moment présent je ne changerais rien.
Ton souffle apaisé,
la vie dans la rue bruyante,
Cette odeur de café du bistro d’en bas
Cette chaleur enveloppante.

Prolongeons encore un peu ce moment.