La fausse-couche

Je voulais écrire un joli texte
Je voulais qu’il soit serein et plein d’espoir
J’avais hâte de poser des mots sur les maux
Je voulais dédramatiser ces tristes moments
Je voulais garder une certaine pudeur dans mes propos

J’ai écris sur le papier pour ensuite taper sur le clavier
Je me suis souvenue de la peine, de la douleur, de l’échec
Je me souviens n’avoir plus eu envie d’un enfant.

Mais je n’arrive pas à poser de mots.
De mots justes, clairs et gonflés d’espérance.
Et pourtant, ils sont je pense, le remède.

Parler et écrire jusqu’au réconfort.
Échanger, ne rien garder enfermer, voilà peut-être la clé

De faux il n’y a que le mot
C’était bien réel
Ce moment détruit, anéanti la confiance, la joie
Ce moment enferme
Ce moment noirci

« Tu es jeune, tu auras d’autres enfants »
La jeunesse ne change rien à la tristesse.
La jeunesse n’atténue pas le chagrin.

Et puis la vie continue
Et la douleur s’atténue
Elle se camoufle dans un petit coin de chair
Elle reste là mais sait se faire discrète

À celles et ceux qui vivent ce douloureux moment, je souhaite que votre douleur se fasse discrète
Je vous souhaite d’être soudés
Je vous souhaite d’arriver à poser des mots
Je vous souhaite de sortir plus forts de cette épreuve
Je vous souhaite de l’amour

L’amour, le remède.