Ce 13 novembre :(

Depuis que je suis enfant, s’il y a UNE date que je déteste au plus haut point, c’est le 13 novembre, parce que c’est ce jour là que mon père nous a quittés. Depuis toutes ces années, le 13 novembre représente pour moi la mort, la tristesse, le chagrin, l’injustice.

Oui mais cette année, ces sentiments là ont été ressenti par le monde tout entier. Je suis comme anesthésiée, comme si la vie s’était arrêtée à nouveau ce 13 novembre.

Rien que de penser à ces quelques heures, de l’écrire, j’en ai les larmes aux yeux.

Je ne connaissais personne au Bataclan, ni aux terrasses attaquées. Mais je ne peux m’empêcher de me dire que ça aurait pu être des amis, de la famille ou même moi.

Quel monde pour nos enfants ?!

Pour la toute première fois, j’ai peur. C’est ce qu’ils veulent, c’est certain et je ne suis pas la seule. Il faut arriver à nous reprendre, continuer à vivre.

C’est bizarre, mais autour de moi, tout le monde ne réagit pas de la même manière. J’ai l’impression que certains sont plus touchés que d’autres. Est ce une façade ? Pour se protéger ? Peut être.

Dimanche, j’ai dit quelques mots à ma p’tite bichette sur tout ça. Parce qu’elle allait forcément en entendre parler et puis elle a bien vu que nous étions constamment en train de regarder les informations. Mais comment présente-t-on cette barbarie à une enfant de 4 ans ?

Je lui ai simplement dit que des méchantes personnes avaient fait du mal à des gens à Paris, là où il y a la Tour Eiffel. Que certaines personnes étaient mortes. Sa première réaction a été de me dire que ces méchantes personnes avaient cassé la Tour Eiffel. C’est sa représentation des choses.

Maintenant il va falloir continuer à vivre, parce que nous ne pouvons pas nous arrêter de vivre, non ?! Ce n’est pas facile, on se dit qu’à tout moment, on peut se retrouver à côté d’un Kamikaze. Il faut trouver néanmoins la force de continuer, ne serait ce que pour nos enfants.

Ces dernières semaines, ces derniers mois, je me suis souvent demandé pourquoi j’avais voulu avoir des enfants, alors que le monde devient fou. N’était-ce pas un peu égoïste ? Mais d’un autre côté, nos enfants sont l’avenir, il nous faut les élever en connaissance de cause, mais tout faire pour qu’ils soient les hommes et les femmes de demain, avec les vraies valeurs du respect, du partage et de la paix.

Aujourd’hui, j’ai vraiment le sentiment d’être perdue, de retenir mon souffle avant la prochaine attaque. Que va-t-il encore nous tomber dessus ?! Je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est qu’il faut continuer à vivre ! ♥