Retard de développement ou le laisser aller à son rythme ????

vPlusieurs membres du corps médical en contact avec mon fils insistent pour que je consulte un spécialiste concernant le développement de mon fils, 30 mois aujourd’hui.

Corps Médical
En effet, alors qu’il fréquente la crèche à plein temps depuis près de 2 ans, mon petit ange prononce très peu de mot par rapport aux autres enfants de son âge. Il est très loquace et babille énormément mais çà reste encore assez difficile de comprendre exactement ce qu’il dit.

Nous essayons tant bien que mal de le stimuler à répéter les mots ou à s’exprimer s’il souhaite quelque chose de précis… mais en vain. Alors son père et moi avons appris à deviner ses besoins au fur et à mesure.

Stilulation Bébé

Au début, j’avoue n’avoir pas pris les remarques sur son développement au sérieux car je voyais que mon ange communiquait tous les jours avec nous, mais « à sa façon ». Par des câlins ou des regards expressifs. Après tout, on dit toujours que les enfants évoluent à leur rythme. De plus, notre fils s’était mis à marcher relativement tôt (12 mois) et à courir quelques mois plus tard. Pour moi, tout allait bien; il avait juste besoin de temps. De plus, comme c’est mon premier enfant, je n’avais pas de point de comparaison et je ne me suis pas alarmée plus que çà.

Quelques mois plus tard, la pédiatre a fait référence à un comportement lié à des troubles de l’autisme. Ce mot d’autisme a fait l’effet d’une bombe sur moi. Je ne retrouvais pas mon fils dans ce mot.
Son langage n’ayant pas évolué tant que çà, je me suis résignée à consulter. Sur les conseils du médecin traitant de mon fils, je me suis adressée au CAMPS – Centres d’Action Médico-sociale Précoce – de ma ville pour un avis.

Professionnel Petite Enfance
Un CAMPS est un établissement médico-social chargé de la prise en charge précoce des problématiques de handicap chez les enfants âgés de 0 à 6 ans. Il s’agit d’enfants présentant ou susceptibles de présenter un retard psychomoteur, des troubles sensoriels, neuro-moteurs ou intellectuels, des difficultés relationnelles.
Ces structures dispensent en ambulatoire des prises en charge thérapeutiques, éducatives, sociales ou de rééducation. Elles interviennent également à titre préventif par des actions de dépistage ou encore de conseil et de soutien aux familles.
Les professionnels intervenant en CAMPS font partie d’une équipe pluridisciplinaire qui comprend un médecin pédiatre, des professionnels de la rééducation – orthophonistes, kinésithérapeutes, psychomotriciens –, des professionnels éducatifs – éducateurs de jeunes enfants, psychologues – et un temps d’assistant de service social.

 

C’est avec le cœur serré que j’ai entamé ce qui allait être une longue série de rendez-vous avec différents spécialistes de la Petite Enfance ainsi qu’une orthophoniste pour un suivi hebdomadaire.

Orthophoniste
Au cours des séances, on m’a posé des questions sur mon quotidien avec mon fils, sur notre vie de famille, sur d’éventuels antécédents médicaux familiaux qui pourraient expliquer ce retard de langage chez mon fils.

Même si le personnel médical était on ne peut plus bienveillant, j’ai ressenti ces séances comme un véritable interrogatoire. Mettait-on en doute mes capacités à éveiller mon fils ? A l’élever dans cette société ?
Une fois les séances passées, le verdict est tombé. Mon fils souffrait bel et bien d’un retard de langage et de développement et avait du mal à se connecter avec autrui.

Retard de langage

Il donnait même l’impression de rejeter la communication avec autrui en fuyant le regard de toutes personnes inconnues. A ma grande stupéfaction, j’ai été témoin de ce rejet lors de plusieurs séances. Mais jamais, je ne m’étais rendue compte de ce comportement par le passé. C’est vrai qu’il était principalement en contact avec des membres de ma famille, des amis/ies ou personnel de la crèche. Bref, des personnes avec qui il tisse des liens chaque jour. Mais qu’est-ce qui explique ce comportement ? Aujourd’hui, je suis incapable de le dire.

C’est précisément à ce moment-là que j’ai ouvert les yeux. Alors qu’avant, je le voyais comme un enfant évoluant à son rythme, j’observais de plus en plus un renfermement de sa part. Je le surprenais souvent à rêvasser pendant de longues minutes sans savoir à quoi il pouvait penser. Dans ces cas-là, impossible de le sortir de son monde.

Mutisme
De fil en aiguille, le CAMPS a décidé de prendre mon fils en charge. Il s’agit d’une excellente nouvelle car cet organisme, étant financé par la Caisse d’Assurance Maladie, les places sont comptées. La prise en charge devrait débutée dès cet été et se fera par des sessions hebdomadaires en complément de l’école maternelle. Au vu de mon inquiétude, le personnel du CAMPS a su me rassurer sur le potentiel de mon fils et les résultats positifs des prises en charge.
Aujourd’hui, je m’en veux terriblement de n’avoir pas su déceler ce retard chez mon fils et d’avoir tardé à adresser le problème auprès de spécialistes.

Angoisse
A présent, il ne me reste plus qu’à rassembler toutes mes forces pour accompagner mon fils dans cette période de sa vie.

Patience