Aragon

Il y a quinze ans, lorsque ma mère m’a dit que j’allais être interne j’ai pleuré. J’avais seize ans. Ma mère était enceinte de sept mois. J’allais quitter la maison. l’inconnu se profilait. J’étais plutôt timide. Je ne connaissais rien à la vie. Louis Aragon. Mon lycée portait ce nom. À l’entrée de celui-ci était inscrit cette phrase Que serais-je sans toi que ce balbutiement. Cette phrase résonne encore dans ma tête. J’ai découvert Aragon autant que j’y ai découvert la vie J’allais apprendre à me détacher de mes parents. Apprendre à lier des liens, des vrais. Apprendre à vivre dans cette toute petite ville. J’y ai rencontré des êtres, tous plus intéressants les uns que les autres. J’ai partagé la chambre de plusieurs filles qui resteront bien dans ma mémoire. On a beaucoup ri. Vraiment beaucoup. Cet internat était un terrain de jeux. Rentrer à la maison le samedi midi et revenir le lundi matin. Les semaines défilaient et avaient leurs lots de joie et de chagrin. On a forgé nos personnalités là-bas, on a appris sur nous même. Nous étions libres. C’était un petit lycée Dans une petite ville. Il était le haut lieu de la liberté. Nous… lire la suite →